Les couvoirs jouent un rôle clé dans la production de volailles en fournissant des poussins d’un jour de qualité supérieure qui posent les bases d’une performance optimale dans la ferme d'élevage. Un facteur crucial qui influence la qualité de poussins est le moment de leur enlèvement de l’éclosoir. Un mauvais timing peut entraîner davantage de poussins de deuxième catégorie et une mortalité plus élevée au cours de la première semaine. Cet article offre des conseils essentiels pour vous aider à déterminer le moment optimal pour l’enlèvement des poussins.
Pourquoi le moment du retrait et les conditions post-éclosion sont-ils essentiels ?
Enlever les poussins au bon moment est la clé pour leur offrir les meilleurs chances après l’éclosion. Mais le timing seul ne garantit pas la qualité : les conditions auxquelles les poussins nouveau-nés sont exposés pendant le phase d’attente sont tout aussi importantes. S’ils restent trop longtemps dans l’éclosoir dans de mauvaises conditions, leur qualité et leur bien-être en pâtissent. Après l’enlèvement de l’éclosoir, d’autres facteurs entrent en jeu. Les fluctuations de la pression des salles, le lavage des machines à proximité, etc. sont autant d’éléments susceptibles de générer du stress supplémentaire et des risques de contamination.
C’est pourquoi il est essentiel de reconnaître les bons indicateurs en matière de timing et de rester attentif aux conditions environnementales pendant que les poussins attentent. Ce n’est qu’ainsi que les couvoirs peuvent réellement optimiser leurs opérations et améliorer leurs résultats.
Moment de l’enlèvement versus fenêtre d’éclosion
Il est impératif de distinguer le moment de l’enlèvement des poussins et la fenêtre d’éclosion. Le terme « enlèvement des poussins » fait référence au moment où les opérateurs de couvoir retirent les chariots contenant les poussins nouveaux-nés de l’éclosoir. Le terme « fenêtre d’éclosion » fait référence à la période entre l’éclosion du premier et du dernier poussin.
| Moment de l’enlèvement des poussins (moment unique) | Fenêtre d’éclosion (période) | |
| Quoi ? | Le moment où les opérateurs de couvoir enlèvent les poussins de l’éclosoir | La période entre l’éclosion du premier et du dernier poussin |
| Pourquoi ? | Il est important de choisir le moment optimal : enlever les poussins au bon moment améliore la santé et la qualité des poussins | Il est essentiel d’évaluer l’amplitude de la fenêtre d’éclosion : une fenêtre d’éclosion étroite permet d’obtenir des poussins plus uniformes |
| Comment ? |
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| Conséquences | Confort des poussins et performances en ferme d'élevage optimisés, mortalité réduite lors de la première semaine | Meilleure uniformité du troupeau, ce qui est bénéfique pendant toute la phase de croissance et à l’abattage |
Comment choisir le moment optimal pour enlever les poussins ?
Parfois, les couvoirs déterminent le moment d’enlèvement en fonction des calendriers de livraison des poussins et de la logistique. Cependant, cette approche basée sur l’horaire peut avoir une incidence considérable sur la santé des poussins, leur qualité et leurs performances en ferme. La décision d’enlever les poussins doit être basée sur des signaux biologiques et non programmée, par exemple, en analysant le signal de pic d’éclosion à partir de la courbe d’humidité. Une fois que la grande majorité (80 à 90 %) des poussins attendus a éclos, l’humidité à l’intérieur de l’éclosoir atteint son pic. À partir de ce moment, l’enlèvement doit avoir lieu dans les 8 à 16 heures suivantes. Cela donne aux derniers poussins le temps de sécher et de se développer suffisamment pour passer à l’étape suivante. Occasionnellement, quelques poussins tardifs peuvent encore être légèrement humides au début de l’enlèvement, idéalement pas plus de 5 % avec un cou humide (voir également le point 1). Mais attendre plus longtemps, dans des conditions instables, met en danger les poussins précoces et compromet la qualité de poussins globale.
Une approche pratique pour évaluer le bon moment pour enlever les poussins, sans perturber le processus d’éclosion, consiste à regarder à travers les fenêtres de la porte de l’éclosoir environ 24 heures avant le moment prévu pour l’enlèvement. Idéalement, 1 % à 5 % des poussins devraient avoir éclos à ce moment-là. À partir de là, on s’attend à ce que la majorité – environ 80 % à 90 % - ait éclos au moment où la courbe d’humidité atteint son pic. Cela se produit généralement 12 à 16 heures après l’éclosion des premiers 1 à 5 % des poussins.
1. Indicateurs physiques et comportement
L’aspect et le comportement des poussins pendant l’enlèvement sont des indicateurs précieux de problèmes potentiels. Si le timing était correct, presque tous les poussins devraient être actifs, debout, secs et soyeux. Leurs pattes doivent paraître bien hydratées et brillantes. Occasionnellement, quelques-uns (moins de 5 %) peuvent avoir le cou légèrement humide, mais il ne doit y en avoir aucun complètement mouillé.
Si les poussins restent trop longtemps, des signes de stress peuvent apparaître, en particulier dans des conditions des salles sous-optimales. Vous pouvez vous attendre à voir des poussins bruyants et hyperactifs qui ont peut-être déjà épuisé leurs réserves de jaune d’œuf. Lorsque le stress environnemental les fait passer en mode survie, vous verrez des poussins haletants avec des pattes sèches en raison de la déshydratation.
2. Croissance des plumes d’ailes
Un développement normal des plumes est révélateur d’un développement sain des poussins pendant l’incubation. Cependant, si de nombreux poussins présentent une croissance excessive des plumes d’ailes, cela indique généralement qu’ils ont éclos trop tôt et sont restés trop longtemps dans l’éclosoir.
3. Score de méconium
Les déchets du couvoir doivent contenir un niveau acceptable de méconium. Un excès de résidus de méconium sur les coquilles d’œufs indique que les poussins sont restés trop longtemps dans l’éclosoir avant d’être enlevés. Une évaluation rapide consiste à attribuer une note de 1 à 5 aux coquilles d’œufs, l’idéal étant que la plupart atteignent le score de 3. Les scores de 2 et 4 sont également acceptables. Mais si de nombreuses coquilles obtiennent un score de 1 ou 5, le temps de chargement doit être ajusté : démarrage 2 à 4 heures plus tôt en cas de score de 1, ou 2 à 4 heures plus tard si le score de 5 domine.
Quelles sont les conséquences d’un enlèvement des poussins effectué au mauvais moment ?
Lorsque les poussins sont enlevés trop tôt, ils peuvent être classés comme poussins de deuxième catégorie car ils ne sont pas complètement secs. Il faut 4 à 6 heures après l’éclosion pour qu’un poussin sèche et devienne actif. Le processus d’éclosion demande beaucoup d’énergie et, ensuite, ils ont besoin de temps pour récupérer. S’ils sont enlevés trop tôt, ils peuvent également ne pas être suffisamment développés, ce qui affecte leur croissance et leur survie en ferme d'élevage.
Lorsque les poussins restent trop longtemps dans l’éclosoir, ils sont plus susceptibles d’être exposés à des conditions variables et sous-optimales. Cela augmente le risque de déshydratation, ce qui peut entraîner une défaillance systémique de leur métabolisme de basal, ce qui affecte négativement la croissance et l’efficacité alimentaire au cours de la vie ultérieure du troupeau.
En résumé
Le moment de l’enlèvement des poussins d’un jour de l’éclosoir est crucial pour leur santé, leur qualité globale et leurs performances en ferme. Le temps d’enlèvement idéal est d’environ 8 à 16 heures après le pic d’humidité. À ce stade, les poussins doivent présenter des indicateurs physiques positifs, aucun signe de croissance excessive des plumes d’ailes, un score de méconium de 3 et moins de 5 % présentant des plumes humides au niveau du cou. Comprendre ces indicateurs et reconnaître qu’il est très difficile de maintenir les poussins dans des conditions optimales à l’intérieur de l’éclosoir et pendant les phases d’attente peut faire une réelle différence pour la production de poussins forts et en bonne santé.
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Rafael Lozano est titulaire d’un diplôme en gestion d’entreprise et possède plus de 20 ans d’expérience dans le domaine des couvoirs, principalement en tant que responsable de couvoir GP. Il a également été à la tête de plusieurs couvoirs commerciaux, approfondissant son expertise dans la gestion de l’incubation des poulets de chair et des pondeuses. En tant que consultant mondial en incubation chez Petersime, Rafael a pour rôle d’aider les clients à mettre en œuvre les bonnes pratiques d’incubation, dans le but d’atteindre l’excellence.
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